Tout d’abord, cher auteur, chère autrice de jeux, nous tenions à vous remercier pour le partage de vos créations avec nous ! En effet, nous recevons plusieurs centaines de propositions de jeux par an et cela nous fait toujours plaisir.
Bien sûr, s’il n’y a pas de recette magique pour faire un bon jeu mais nous avons pensé qu’une petite liste de conseils simples pourrait être utile avant de proposer votre projet à une maison d’édition. Bonne lecture !
1) Ciblez !
Tout éditeur digne de ce nom a, en principe, une ligne éditoriale qui est un peu une marque de fabrique pour ses jeux. Même si certains produits exceptionnels pourront l’amener à déroger à cette ligne, il est vraisemblable que vous aurez plus de chance de faire mouche si vous proposez un jeu qui n’est pas aux antipodes de ce qu’il a l’habitude d’éditer. Chez Cocktail Games par exemple, un jeu de gestion compliqué aura peu de chance de passer la rampe alors que nous serons plus enclins à éditer un jeu de communication rapide. Une simple consultation du site de l’éditeur ciblé devrait logiquement vous orienter sur sa ligne.
2) Structurez !
« Ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément… ». Même si ce dicton est pétri de bon sens, il n’en demeure pas moins vrai que la concision et la clarté seront vos deux meilleures armes pour « vendre » votre jeu. Il n’y a pas de règles pour écrire une règle mais une présentation un tant soit peu structurée vous aidera à sortir du lot. Chez Cocktail Games, on aime bien le schéma suivant : Matériel, But du Jeu, Préparation, Le Jeu, Le Gagnant…
3) Elaguez !
Dans la même veine que le paragraphe précédent, il est important d’aller à l’essentiel et d’élaguer les branches inutiles. Ecrire une règle est un exercice de style où l’on doit faire la chasse au superflu pour ne se concentrer que sur l’essentiel avec comme seul objectif de rendre le propos le plus clair possible pour le lecteur. Pas de verbiage inutile, et préférez donc des phrases courtes et des mots simples…
4) Censurez !
Editer c’est renoncer. De la même manière qu’un éditeur va dire le plus souvent non, il est important que l’auteur s’autocensure en filtrant ses projets. Créer pour créer est contre-productif et il est important de hiérarchiser ses idées pour ne retenir que celles qui valent la peine d’être poussées plus loin. Cela passe à la fois par une observation de l’existant (histoire de ne pas proposer quelque chose qui a déjà été fait) mais aussi par un peu de projection en réfléchissant à ce que le joueur d’aujourd’hui attend.
5) Innovez !
Plus simple à dire qu’à faire. Ce qui est certain c’est que le mimétisme en matière de création de jeux doit être totalement proscrit. Trop de personnes surfent sur les tendances du moment et vont proposer des variations de tendances qu’un autre auteur aura déjà utilisées. Chez Cocktail Games, nous ne sautons pas de joie lorsque l’on reçoit le énième jeu d’Escape, d’association d’idées, d’interprétation d’images… Le « moutonisme » n’a jamais payé en matière de création. Soyez curieux, ouvrez les yeux, sortez des sentiers battus et surtout, soyez originaux.
6) Testez !
Confronter ses idées au regard de ses pairs mais aussi d’inconnus est un exercice riche d’enseignements qui sera certainement un vecteur d’amélioration de votre projet. Mais cela passe par un peu d’humilité car le regard des autres va vous amener à casser votre jeu pour le reconstruire ensuite. N’ayez pas peur d’accepter les remarques sans proposer de contre-arguments. Cela n’est pas plaisant certes mais n’oubliez pas que c’est dans la douleur que naissent le plus souvent les projets dignes de ce nom.
7) Rêvez !
« La sagesse c’est d’avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue quand on les poursuit. ». Pensez hors cadre, ce n’est pas parce que cela paraît stupide que ce n’est pas intelligent. Suivez votre étoile et moquez-vous du qu’en dira-t-on… Les meilleures créations sont incontestablement celles où l’auteur a pu s’affranchir de toutes les contraintes. On réfléchit mieux libre que dans un cadre ou dans une boîte.
8) Contaminez !
Le jeu c’est bon, mangez-en… Que vous soyez novice ou confirmé en matière de création de jeux, n’hésitez pas à partager votre passion avec vos proches car personne n’est à l’abri de bonnes idées qui pourront faire évoluer positivement votre projet. Internet est aussi un outil formidable pour avoir des retours aussi bien d’autres auteurs (il y a plusieurs groupes dédiés à cela) que de professionnels du jeu. N’hésitez pas également à interpeller directement un éditeur pour avoir un avis sur une idée, une orientation ou autre. S’il ne vous répond pas, rayez-le de votre liste.
9) Economisez !
« Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ! » Partez du principe que vos interlocuteurs ont un cerveau et que l’habillage du produit au stade du prototype importe peu et qu’il risque surtout d’être modifié même si vous en êtes fier. Mieux vaux une excellente idée mal habillée qu’une idée moyenne trop fardée.
10) Animez !
Une image vaut mieux que de longs discours. Sans être un professionnel, vous pouvez faire une vidéo de présentation de votre projet qui vous permettra de le « pitcher » en quelques mots et de donner les points clés de la règle. Ce support où l’on voit l’auteur du jeu nous présenter son projet est très efficace et vous permettra d’avoir normalement un retour très rapide de votre interlocuteur.
Et voila ! Si vous souhaitez nous présenter un projet, vous pouvez également visionner cette vidéo. Nous espérons que ces conseils vous seront utiles, et nous vous souhaitons une bonne continuation dans le monde ludique !
A très bientôt !